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Birthing Tales Les récits de naissance

TOPICS: Sterility Stérilité

In a society which set great store by legal heirs, sterility was both a personal and potentially a dynastic disaster. Physicians, surgeons and midwives were all regularly called upon to furnish remedies, whether to queens and princesses – including Catherine de Médici, Marguerite de Valois, Anne of Austria – or to the wives of merchants and peasants. Sometimes the long-awaited heir did not appear until the woman was in the last years of her reproductive life, as in the case Liebault recounts of the Countess of Fiasque.
Practitioners offered a wide range of treatments, many of which aimed to correct the over cold and damp temperament of the woman, since it was believed that heat and dryness promoted conception. Thus a sterile woman might be encouraged to eat hot, dry foods, as in the humorous episode recounted by Louis de Serres. She could also be prescribed fumigations, and her moral behaviour was closely scrutinised since excessive sexual activity, consumption of alcohol and even sloth were all associated with sterility. But might the husband not also be partly responsible for the wife's failure to bear a child? Most doctors accept this, and some even dare to suggest that an unhappy marriage might be to blame since without experiencing orgasm a woman was thought unlikely to produce seed and thus conceive. There are also well-known cases of the man's physical difformity causing sterility, as in the case of king Henry II of France (this having to be overcome before Catherine de Médici finally bore children). Nonetheless, in many cases it was the "sterile" wife who suffered the disapproving gazes and undignified treatments, and who might eventually be set aside if she still failed to deliver an heir. ?

Dans une société où la notion de ses "héritiers" occupe une place prépondérante, il va de soi que la stérilité est un fléau tant au niveau familial que dynastique. Médecins, chirurgiens, sages-femmes sont tous appelés à y remédier, qu'il s'agisse des reines et des princesses – citons Catherine de Médicis, Marguerite de Valois, Anne d'Autriche – ou des bourgeoises et des paysannes. Parfois la naissance de l'héritier ne s'annonce que dans la dernière décennie de la vie reprodutive d'une femme, alors que tous s'en désespéraient, comme c'est le cas, selon Liebault, chez la comtesse de Fiasque.
Les praticiens proposent toute une gamme de remèdes, dont la plupart sont destinés à modifier le tempérament trop froid et trop humide de la femme, car selon la théorie humorale un tempérament chaud et sec serait plus propre à engendrer un enfant. Alors, la femme stérile est encouragée à consommer des aliments propres à réchauffer et à assécher, comme dans un épisode raconté par Louis de Serres. On lui propose également des fumigations, tout en surveillant son comportement moral puisque la luxure, l'abus de l'alcool ou même une trop grande paresse sont tous liés à la stérilité. Mais qu'en est-il de l'homme? Ne serait-il pas responsable en quelque mesure de la stérilité du couple? La plupart des médecins n'en récusent pas la possibilité: certains osent même s'en prendre aux mariages malheureux, car l'émission de la semence serait compromise si une femme n'éprouve aucun plaisir lors de l'acte sexuel. N'est-ce pas, d'ailleurs, une difformité physique chez le futur Henri II qui l'aurait empêché pendant longtemps de faire des enfants à Catherine de Médicis? N'empêche que dans bien des cas c'est l'épouse "stérile" qui subit les regards interrogateurs, des traitements souvent répugnants, et qui risque en fin de compte de se voir répudiée si l'héritier tarde à naître.