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Birthing Tales Les récits de naissance

TOPICS: Superfoetation Superfetation

Renaissance physicians were fascinated by the possibility of superfoetation – the conception of a second fœtus after a first pregnancy is already established. Today the phenomenon, which is fairly widespread among certain animals, is considered quite exceptional in humans. It can occur only if a woman has two uteruses or (extremely rarely) if she continues to ovulate despite being pregnant. However, Early Modern doctors looked for more similarities between conception in animals and humans. So why should the possibility of superfoetation have carried connotations of moral impropriety on the part of the woman? We need to remember that it was generally thought women became pregnant only if they had experienced orgasm, thereby releasing their female ‘seed’ necessary for conception. In the case of superfoetation, this would imply that a woman had indulged in sexual pleasure outside the acceptable context of procreation. Lemne takes this prejudice further when he suggests that the woman’s lust might have caused her to conceive a monstrous second foetus which drank the blood of the legitimate first foetus! If the number of possible cases of superfoetation recognised by Early Modern physicians is improbably high, this is partly because, as in the case of Du Laurens, they look to it as an explanation of what today would be termed ‘delayed interval delivery’ (when the foetuses from a multiple pregnancy are delivered some days – or even weeks – apart). Liebault is unusual in rejecting this explanation

Les médecins de la Renaissance sont fascinés par la possibilité de la superfétation – c’est-à-dire la conception d’un second fœtus alors qu’une première grossesse est déjà établie. Nous savons aujourd’hui que le phénomène, bien que répandu chez certains animaux, est tout à fait exceptionnel pour la race humaine ; il faudrait qu’une femme ait deux utérus ou bien qu’elle continue à ovuler malgré sa grossesse (ce qui serait fort rare). Cependant, au 16e siècle, les médecins font plus volontiers des comparaisons entre la conception animalière et humaine, et la superfétation se laisse donc plus facilement admettre. Pourquoi encourt-elle cependant l’opprobre moral ? C’est parce qu’il aurait fallu que la femme enceinte ait continué à ressentir une forte jouissance lors de l’acte sexuel (puisque la conception n‘est possible, de l’avis courant des médecins de l’époque, sans la jouissance de la femme, pendant laquelle elle émet une semence fécondatrice). Dans de telles circonstances, avec la superfétation, la femme aurait recherché un plaisir sexuel en dehors du but légitime de la génération. Chez Lemne, par exemple, cette frénésie coupable aurait engendré un monstre capable de sucer le sang du premier fœtus ! Si nos écrivains croient reconnaître un nombre peu vraisemblable de cas de la superfétation, c’est en partie parce qu’ils y attribuent souvent les naissances espacées de jumeaux – même s’il ne s’agit que d’un intervalle de quelques jours entre deux naissances, dû sans doute à un accouchement plutðt laborieux, comme dans le cas que cite Du Laurens. Signalons que Liebault, pour sa part, y préfère d’autres explications.